Départ à 5h du matin. L'objectif n'est plus d'échapper à la circulation de Bogota mais d'échapper à la chaleur. Température au départ : 19 degrés. L'apparente fraîcheur matinale me donne de l'énergie et de la motivation. C'est aujourd'hui l'étape la plus difficile de toutes. Au programme "l'alto de la línea" culminant à 3250 m d'altitude en partant d'Ibagué qui se trouve à 1170 m d'altitude. La montée se divise en deux parties : - une première partie d'Ibagué à Cajamarca d'environ 25 km à quelques 3% de pente et une deuxième partie d'environ 22 km à 6,1%. La première partie ressemble au col du Lautaret dans les alpes. La deuxième partie pourrais ressembler au col du Galibier dans le sens où plus on arrive au bout plus ça monte raide, cependant le Galibier est bien moins long.

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Arrivé à Cajamarca je prends une première pause. Mon objectif à partir de là est d'aller jusqu'au bout sans mettre pied à terre. Au village, je mange une "arepa" et une "almojabana" qui sont des plats traditionnels colombien. J'en ai marre de mon alimentation du jour précédent à base de pâte de fruits et de bananes.

Voici le début de la montée à la sortie de Cajamarca :

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Cette deuxième partie du col aura duré environ 2h20. Je n'ai jamais été aussi lentement en vélo. Mes bagages de 9 kg paraissent en faire 40. Les 200 km du jour précédent ont pesé lourd dans les jambes. Nombreux sont les camionneurs qui klaxonnent ou qui me font un signe de la main pour m'encourager. J'ai presque abandonné à plusieurs reprises… Cependant en voyant le nombre de km restant diminuer, cela m'a permis d'aller jusqu'au bout. Dans cette montée je voyais tout au ralenti. La majorité des véhicules étaient des camions de transport de marchandises. L'unique passage routier entre Cali et Bogota est ce col ce qui explique la si grande circulation. Certains camions prennent des risques mortels en doublant d'autres avec très peu de distance et de visibilité possible. J'observe sur ma route un combat entre les rejets de polluants des camions et la nature. De la fumée noire s'échappe de certains pots d'échappement de camion. En l'absence des camions, l'odeur de la nature quand à elle si intense se fait immédiatement ressentir. Même au dessus de 3 000 mètres d'altitude, il continue d'y avoir des arbres, cependant ce sont d'avantage des sapins. Le climat tropical permet cela.

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Une fois arrivé au sommet, je savoure une bonne pause. "L'alto de la Línea", le sommet de ce col est toujours en contact avec les nuages et je me retrouve en plein dans la brume. N'ayant pas de pull, les colombiens me regardent comme si j'avais perdu la tête.

Voici la seule pancarte indiquant l'arrivée au sommet. Elle est plutôt misérable mais cela n'enlève pas la satisfaction d'être arrivé au sommet. IMG_20190427_102640.jpg

Je reprends ensuite la route. La descente pour arriver jusqu'à Calarca est très technique avec beaucoup de virages. C'est dans ces situations que le cycliste peut aller plus vite que les autres véhicules. Je fais alors face au premier problème technique de mon vélo. Le dérailleur avant se met à faire un bruit bizarre. Ce problème disparaîtra sans que j'en comprenne l'origine. Une fois à Calarca, je prends la destination de Tulua où m'attend ma cousine les bras ouverts.